Il est l’épicurien qui raconte, car la vie c’est aussi passer des soirées entières à refaire la liste des moments qui ont marqué notre existence. Il ne nous prédit pas un avenir plus beau. L’âge d’or, c’était la génération juste avant. La sienne. Son récit commence dans les années 60, il raconte sans trop verser hors du présent, parfois dans le passé simple, voire l’imparfait. Notre conversation retrouve un centre de gravité avec l’arrivée des petits farcis (ne les cherchez pas dans la carte). A partir des couleurs, des goûts, des odeurs, Benjamin construit un imaginaire que l’on reconnait, c’est le notre. Les petits légumes sont cueillis dans les champs du maraîcher voisin, rôtis à point, agrémentés d’un filet d’huile d’olive maturée. Simple et bon,… comme on aime les petits farcis. Maîtres d’hôtel et chefs de rang se succèdent à notre table. Bruno les materne, un petit mot pour l’une, un conseil à l’autre. Pendant que je déguste les fromages des BERTIN, il me dit son bonheur de voir Benjamin s’installer avec assurance et talent dans les cuisines qu’il a si longtemps commandées… Le bonheur aussi de voir le miracle de Campagne Mariette qui perdure « … des convives installés sur une montagne de truffes dans laquelle ils puisent à la louche, sans qu’elle diminue d’un millimètre. »
Restaurant Chez Bruno Lorgues Var
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