Sa bouillabaisse, elle m’avait coûté un bras. Mon pote Costa, pigiste dans une revue gastronomique avait promis que je m’en souviendrais longtemps. J’essaie encore d’en retrouver le souvenir. Je l’ai payée trop cher… Ça, je m’en souviens. Costa n’avait en fait, qu’un léger talent à vanter celui des autres, ce qui est déjà un renoncement. Critique gastro, c’est un boulot d’une nature particulière. On relit un roman, un mets est unique, c’est pourquoi il nous faut structurer nos jugements en amont. Au fond, comme une oeuvre littéraire, un plat, une carte, une maison disent une histoire qu’il nous faut suivre, écouter, raconter. Cela demande du temps. ….