À ma grande honte, j’avoue avoir souvent eu un temps d’hésitation au moment de situer mon foie… À droite ? À gauche ?
Ce matin un jeune homme descendait les escaliers de la rue de la Paix vers le cours d’Estienne d’Orves. Dans la position poings hauts du boxeur en garde, il expliquait à son petit frère qu’un coude droit placé très bas protége le foie, cible idéale du boxeur gaucher.
Coude droit à la ceinture ! Protèges ton foie !
Coude droit à la ceinture ! Protèges ton foie !
20 secondes d’une oreille indiscrète tendue vers une conversation anodine auront suffit…
Je ne connaîtrai plus cette hésitation embarrassée au moment de situer mon foie !
Cent fois su, jamais retenu…
Le monde est un bordel sans nom, je n’essaie plus d’y mettre de l’ordre. J’ai plaisir à saisir des moments sans importance, sinon pour moi et ceux qui s’abonnent à mes disgressions…
Je range cette parenthèse pugilistique avec soin et application dans le vieux tiroir qui coulisse sans coincer d’un meuble d’époque que j’entretiens à la cire d’abeille. Je l’ai installé dans ma chambre, dans ma tête aussi. Ça sent bon, il s’ouvre parfois tout seul, ça fait mes nuits quand le sommeil tarde à venir…